• Bâtiment existant
Bruxelles est une ville où il y a environ 1m² de bureau
pour 4m² de logement, ce qui représente une très grosse part du bâti. De plus,
on construit régulièrement de nouveaux bâtiment de bureaux car les anciens
deviennent rapidement obsolètes, les normes, les techniques et la façon d'y
travailler évoluant très rapidement.
Reconvertir des bureaux, notamment en logements, est
donc une question très actuelle. Cependant cela donne plutôt lieu à des
logements de luxe, ou du moins destinés à des personnes aisées, dû à
l'investissement que représente l'installation de sanitaires et cuisines. Cela
écarte directement le potentiel d'y créer des logements sociaux.
De plus, ces bâtiments sont souvent en
construction lourde, pas très bien isolés thermiquement et acoustiquement. La
typologie de bureau, avec de grandes baies vitrées ou façades rideaux, n'est
pas vraiment adaptée à l'intimité que nécessite un logement. Il faut donc
rentrer dans ces contraintes pour les exploiter, éventuellement en donnant des
fonctions ou des organisations autres (comme une école) si l'on veut rendre ces
projets crédibles financièrement.
• Relation avec la maison
d'accueil
Les
logements que nous allons mettre à disposition ne vont pas s'implanter
n'importe où. En effet, les sans-abris qui vont être
relogés dans notre projet vont être amenés à côtoyer ceux qui habitent dans la
maison d'accueil située aux étages inférieurs. Cette dernière accepte
exclusivement des hommes seuls pour des durées allant de quelques mois à plusieurs
années.
Il faut donc se poser
quelques questions quant aux relations que ces personnes pourraient entretenir.
Notre projet est il indépendant ? L'accès aux deux types de résidence est il
commun? Est il possible de partager certains locaux? Sachant que cette maison
d'accueil est occupée exclusivement par des hommes faut-il cibler un public?
• Public cible
Après avoir discuté avec tous les intervenants, il est
clair que toutes les personnes sans abri sont différentes. Cela va des
personnes seules aux familles avec des enfants, des plus jeunes aux plus âgés,
il y a des personnes en bonne santé et d'autres avec des addictions parfois
très fortes, ou encore avec des problèmes mentaux, ceux qui n'ont pas de
papiers, ceux qui se révoltent conte la société, etc. Bref, les profils sont
aussi nombreux qu'il y a de personnes concernées.
Une question se pose alors : qui va habiter dans ces
futurs logements? Est-ce une seule catégorie de personnes ? Seulement les
hommes seuls, seulement ceux qui ont des animaux, seulement des jeunes ?
Faut-il limiter à quelques catégories l'accès à notre projet ?
Ce qui est ressorti de nos discussions ne semble pas
aller dans ce sens. En effet, les maisons d'accueil qui existent déjà posent
beaucoup de contraintes avant d'accepter les personnes dans leur
infrastructure. Le but de notre projet est de lutter contre l'exclusion, et
donc plutôt de favoriser la mixité. Bien que des personnes qui se ressemblent
peuvent peut-être faire preuve de plus de tolérance les unes envers les autres,
dans le cadre d'un habitat collectif la mixité parait plus appropriée.